Le secteur de l’assurance-vie pourrait-il être le catalyseur de la popularisation du private equity? Depuis l’adoption de la loi Macron en 2015, qui a permis l’accès à cette catégorie d’actifs via le véhicule d’épargne favori en France, l’intérêt pour le private equity a considérablement augmenté. Rien que l’année dernière, l’épargne accumulée dans les assurances-vie a atteint 1.923 milliards d’euros. Avec l’introduction de la Loi Pacte en 2019, qui a établi une limite de 50 % pour la part du contrat pouvant être investie en private equity et a étendu la possibilité d’inclure des Plans d’épargne retraite (PER), la porte s’ouvre encore plus.

La loi sur l’industrie verte

La loi sur l’industrie verte, adoptée en octobre 2023, marque une nouvelle avancée en imposant un quota d’investissement dans des fonds de capital non coté, variant de 2 % à 15 % des versements, selon les profils d’épargnants. Cette mesure vise à financer la transition écologique des entreprises mais soulève des questions quant à l’impact sur les investisseurs moins enclins au risque.

Cette initiative pourrait réduire le montant minimal d’investissement dans le private equity, traditionnellement élevé, rendant cette classe d’actifs plus accessible via l’assurance-vie.

Certains CGP ont déjà ajusté leurs offres en conséquence, abaissant les seuils d’entrée pour attirer une clientèle plus large.

Malgré cela, le volume de fonds collectés par les gestionnaires de patrimoine par le biais des contrats d’assurance-vie reste modeste, avec une légère augmentation observée d’année en année. La loi sur l’industrie verte est censée stimuler davantage ces chiffres, bien que certains experts restent prudents quant à son véritable impact sur le marché.

La discussion autour du private equity et du placement préféré des Français

Les critiques du système actuel mettent en avant les risques et le manque de liquidité associés aux investissements en private equity, ainsi que les coûts élevés qui pourraient éroder les rendements pour les investisseurs.

Les assureurs et les fonds sont également conscients de ces défis et cherchent à trouver un équilibre qui servirait au mieux les intérêts des épargnants tout en diversifiant l’offre d’assurance-vie.

Cette évolution vers une plus grande inclusion du capital-investissement dans les produits d’assurance-vie et de retraite reflète la volonté du secteur financier de rendre le private equity plus accessible aux investisseurs individuels. Toutefois, elle nécessite une attention particulière aux détails de mise en œuvre pour s’assurer que les avantages potentiels l’emportent sur les risques.

5 points-clés à retenir

Voici les points clés à retenir de la nouvelle loi « Industrie Verte » concernant l’intégration du Private Equity dans les assurances-vie et les Plans Épargne Retraite (PER) :

  • Obligation du Private Equity : La loi « Industrie Verte » vise à rendre obligatoire l’inclusion d’une part de Private Equity dans certains portefeuilles d’assurances-vie et de PER.
  • Ciblage des profils dynamiques : Dans le cadre de la gestion pilotée, où l’épargnant choisit son profil de risque et le gestionnaire répartit les actifs, les profils les plus « dynamiques » devront intégrer une part minimale de Capital Investissement.
  • Objectif de l’État : L’ambition est de diriger davantage d’épargne vers les entreprises non cotées innovantes, en particulier celles évoluant dans le secteur des énergies renouvelables, reflétant ainsi la vision de la start up nation.
  • Négociations en cours : Des discussions sont en cours entre les pouvoirs publics, les assureurs et les associations d’épargnants pour définir les « quotas » minimums de Private Equity à intégrer.
  • Attente du décret d’application : Les modalités précises et les quotas de Private Equity seront définis dans le décret d’application de la loi. Les parties prenantes et les intéressés restent en attente de ces précisions.

 

 

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